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  • Cindy

La cacophonie des masques !

La pénurie des masques depuis quelques semaines fait couler de l'encre. L'alternative des masques barrières en tissus a vite été abordée afin de palier, tant bien que mal, à un manque exaspérant.


Depuis le début de la crise sanitaire, les masques chirurgicaux manquent. Il n'était pas question, au début, de porter des masques. Ils étaient "nécessaires" que pour les soignants et les malades. Petit à petit et, au fil du confinement, de plus en plus de professionnels ont réclamés des protections. N'étant pas en mesure de les distribuer, il a vite été question de masque en tissu.


Et c'est là que j'interviens ! Je suis couturière de métier, j'ai du tissu, du fil et du temps (enfin pour l'instant car l'école à la maison commence très bientôt, le temps que les instituteurs s'organisent). Bref, je vais pouvoir aider à mon niveau...


Le patron d'un masque est diffusé par le CHU de Grenoble. Voilà, je commence à envisager de coudre des masques, aider et me rendre utile donnera un sens à mon confinement. Seulement, j'avais besoin de réponse à mes interrogations ? Est-ce que ces masques alternatifs ont une réelle utilité ? Est-ce que moi, petite couturière, je peux vraiment aider ces gens à se protéger du virus ?


Les réponses tardes à venir. Les médias n'en parlent pas, les scientifiques et médecins ne s'avancent pas...des études sont en cours mais aucune réponse concrète pour le moment. J'ai donc mis du temps à me lancer. La responsabilité était trop grande...Puis j'ai reçu une demande, puis une autre et encore...


J'ai donc commencé la confection. J'ai distribué, j'ai donné, j'ai déposé...


Puis, il a fallu que je pense à les vendre car j'ai puisé dans le stock de l'entreprise et même sa trésorerie pour me réapprovisionner. Là encore, difficile de prendre la décision. Vendre des masques à la place de sacs à main ? de noeuds pap' ou de cartables ? mais la demande était tellement importante.


Aujourd'hui, je couds des masques tous les jours. Je n'utilise plus le patron et la composition préconisé par le CHU de Grenoble au début de la crise mais celui de l'AFNOR. Je suis les recommandations. Des pages et des pages de test, de conclusions, de mise en garde, de recommandations...J'utilise 3 couches de coton, tissage fin et serré. Mes masques ne sont pas testés et homologués par la DGA et l'IFTH. Il faut compter presque 1000 euros pour envoyer son prototype. Vous imaginez bien que pour une petite entreprise, ce n'est pas envisageable. D'ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que grand nombre d'entre nous, ne faisons pas des masques pour gagner plein d'argent mais seulement car nous avons le "pouvoir" de participer à l'effort et de rendre le masque disponible pour tous ! Evidemment il y a des abus, des couturières amatrices qui arrondissent leurs fins de mois et des professionnelles qui vendent un masque 18 euros. Ceci dit, je n'épiloguerais pas. Chacun sa conscience !


Sur mes ventes de masques, j'ai décidé de reversé une partie des "bénéfices" (1euro) à l'association Petits Frères des Pauvres. Elle oeuvre pour rendre la vie de nos ainés dans une situation précaire plus joviale. Elle lutte contre l'isolement des personnes âgées. Le covid-19 est venu fragilisé toutes les associations et celle des Petits Frères des Pauvres n'a pas été épargnée. Il a fallu choisir une association, choix compliqué ! J'ai estimé que certaines bénéficiaient d'une grande médiatisation et qu'elle devraient être bénéficiaires de dons plus facilement que les petites associations. Pour le reste, j'ai mes raisons personnelles.


Juste un petit point sur le comment du pourquoi, Les petites mains de Lily en sont venues à coudre des masques par dizaines. Je suis couturière, c'est mon métier ! Je le revendique haut et fort. C'est ce travail qui me permet de vivre.


Prenez soin de vous et n'oubliez pas de sourire sous vos masques ! "Tout ira bien"



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